Pouvez-vous décrire votre poste (missions et enjeux) ?
Le rôle d’attachée de presse est de faire le lien entre le client (l’annonceur) et la presse (écrite, télévisuelle, radio, web). Je dois faire en sorte que le client soit le plus vu dans la presse. Nous avons différents moyens pour permettre aux journalistes de recevoir les informations de nos clients : les mails, les relances téléphoniques, l’envoi de communiqués de presse et dossiers de presse, etc.
Les relations presse sont à distinguer de la publicité. Elles coûtent moins cher que la publicité et ont plus de résonance auprès du consommateur : lorsqu’une marque fait de la publicité, elle a elle-même acheté son espace publicitaire pour parler de son produit et faire de l’autopromotion. Or, si un journaliste parle du produit dans son article c’est parce qu’il le juge satisfaisant pour ses lecteurs. Le journaliste adopte alors un rôle de prescripteur.
Aujourd’hui, le web joue un rôle fondamental et prend une place de plus en plus importante dans les relations presse digitales. Les blogs ont beaucoup d’influence ! Lorsqu’on voit qu’une photo peut obtenir plus de 10 000 likes en quelques heures, on se rend bien compte que la stratégie du réseau et du bouche à oreille est très efficace.
Par ailleurs, lorsqu’on fait des relations presse, on veut bien entendu faire parler du produit mais aussi de la marque. Une attachée de presse se doit donc de dégoter des sujets de fond. J’ai par exemple réalisé des sujets tels que : « Gaggenau, une marque d’électroménager de luxe » ou « Amorino, un glacier artisanal » … Ces sujets de fond sont assez larges, ce qui permet de toucher d’autres supports. Les clients ne veulent pas forcément apparaître dans des magazines de leur secteur, ils souhaitent également apparaitre dans Le Figaro économique, par exemple !
Quel est votre parcours (études + métiers) et quelles sont les perspectives d’évolution du métier ?
J’ai fait un bac ES puis une licence d’information-communication à Paris 13. Je suis ensuite partie un an à Manchester pour apprendre l’anglais. Puis j’ai fait deux années à l’ISCOM Paris dans la section relation presse événementielle. J’ai pu réaliser plusieurs stages dans l’événementiel : chez Magic Garden et à la Maison Link : j’organisais toutes les conférences de presse de tous les budgets de l’agence, mais aussi les voyages de presse. Je recherchais de nouveaux lieux dans Paris, et tenais un classeur des lieux par thématique.
A la fin de mon dernier stage à la Maison Link, j’ai connu le chômage pendant 7 mois. Puis je suis rentrée dans une boite de RP et j’y suis restée 10 mois. Je m’occupais des budgets cinéma. Ensuite je suis partie car on me proposait seulement des CDD. J’ai connu une nouvelle fois le chômage pendant trois/quatre mois, puis j’ai accepté le poste d’attachée de presse à DRP.
Généralement, on débute en tant qu’attachée de presse junior, puis on évolue et on a plus de contacts avec le client (on peut par exemple aller tout seul à des déjeuners journalistes). Puis on devient sénior, et chef de pôle.
Qu’est-ce qui vous plait dans votre travail ? Qu’est-ce qui vous déplait ?
J’aime le fait que le métier d’attaché de presse soit un rôle à plein temps : on ne lit plus les magazines de la même manière. En toutes circonstances, même en vacances, je regarde s’il y a quelque chose qui peut être intéressant pour mes futurs sujets.
J’apprécie moins certaines relances, beaucoup trop lourdes, car elles ne sont pas souvent justifiées. Une bonne journaliste trie ses infos, elle n’a pas besoin d’être relancée tout le temps. Il faut faire des relances qualitatives et ciblées. Je n’aime pas trop non plus les bilans de fin d’année : c’est le moment où il faut résumer au client tout ce que tu as réalisé pour lui : le nombre de parutions obtenues mais aussi des prospectives pour l’année prochaine.
Quelles sont les qualités et compétences à avoir ?
Il faut avoir une certaine aisance rédactionnelle/relationnelle, savoir créer un lien de confiance avec le journaliste, ne pas avoir peur de décrocher son téléphone, être curieuse sur tout ce qui se fait autour de nous : il faut regarder les expos du moment, l’actualité en général … car si demain il y a une recommandation stratégique à faire pour un client tu auras toute cette culture et tu pourras lui proposer des choses originales. Il est nécessaire aussi de s’intéresser à la concurrence.
Le mot de la fin ?
Il ne faut pas se décourager, il y a des jours où les journalistes ne sont pas agréables mais ce n’est pas grave il faut passer outre !
Margaux