Samedi 3 Octobre 2020, c’était la 19ème édition de la Nuit Blanche à Paris. Jauges limitées de visiteurs et installations le plus souvent en plein air. Contexte sanitaire oblige.

Evénement très attendu par les Parisiens, il était impensable pour la Ville de Paris de l’annuler. Ces conditions si spéciales, qui ont nécessité un remaniement total, montre comment le milieu culturel et artistique peut s’adapter. Des circonstances de crise que tout le monde n’a pas su dépasser car sur la trentaine de villes dans le monde proposant une Nuit Blanche à leurs habitants, seulement une quinzaine l’ont maintenue cette année.
Une centaine d’œuvres nocturnes contemporaines étaient disséminées dans Paris et sa petite couronne, mêlant vidéos, sons, images, danse, performance, installations interactives. Ce sont pour la plupart des œuvres qui n’ont pas d’interprétation figée permettant ainsi aux artistes de jouer avec la sensorialité et la sensibilité des spectateurs. Nuit Blanche permet aussi de redécouvrir et de repenser la ville d’une façon plus poétique. C’est dans un Paris nocturne qui semble endormi dans lequel déambulent les Parisiens, à l’affût d’une curiosité ou d’un détail qui n’est peut être même pas lié à la Nuit Blanche. Pari réussi car le but est d’éveiller la curiosité de chacun à travers la ville !
Zoom sur deux installations
Le Collège des Bernardins dans le 5e arrondissement a accueilli, à l’emplacement de la boutique, un spectacle de son et lumière. Relevant le pari de mettre en musique l’encyclique Laudato si’ du pape François, qui était projeté sur un mur, en l’associant à la musique électronique, cette animation a attiré de nombreux curieux. La mise en scène des lumières était aussi remarquable et mettait en valeur les voûtes gothiques qui se retrouvaient dans le crépuscule, teintées de différentes couleurs.
Une expérience immersive donc, tout comme VR_I, un spectacle qui elle nous plonge au cœur de l’univers d’Artanim et de Gilles Jobin.

Dans le 14e arrondissement, c’est le long du boulevard Edgar Quinet qu’on a pu lire sur des néons un poème de Johannes Scheffer (voir 1ère photo). S’étirant sur près de 150 mètres de long, la route avait été bloquée pour les voitures à cette occasion. L’objectif de rendre l’art et la ville accessible aux piétons ce soir là a été une réussite.
Un événement clé dans la vie culturelle parisienne
“Nuit Blanche est un moment à part. Une nuit hors du temps, propice à la flânerie et à la divagation. Elle est un phare de la culture à Paris que nous ne pouvions nous résigner à éteindre, même temporairement, alors que nous avons tant besoin de nous retrouver pour célébrer la vie.” – Carine Rolland, Adjointe à la Maire de Paris en charge de la culture et de la ville du quart d’heure
Gladys et Mélissa, décembre 2020