Faire de l’art, mais plus écolo grâce à la Réserve des Arts

Le spectacle, le cinéma, la mode, les expositions d’art… ce que leurs productions ont en commun, c’est le grand nombre de déchets. La Réserve des Arts à Pantin valorise le circuit court dans les industries créatives, à vocation de soutenir la jeune création. Dans le cadre des rencontres professionnelles en octobre 2021, les étudiants du master CPO ont pu découvrir cet endroit unique.

Photo prise à l'entrée de la Réserve des arts montrant deux mannequins à couvre-chefs de seconde main en dessous d'une boule disco.
A l’entrée de la Réserve des Arts. credit : Fabian

« Notre vision : faire du réemploi un savoir-faire constitutif de l’excellence culturelle française. » 

Médiatrice de la Réserve des Arts

A la rencontre de la Réserve des Arts

La réserve des arts est une association de réemploi de matériaux dans le monde artistique. Elle est créée en 2008 par Sylvie Betard et Jeanne Granger dans le but « d’agir pour l’environnement tout en soutenant le secteur de la création artistique. » En constatant que d’un côté les entreprises ont des déchets après leurs événements (pièces de théâtre, défilés de mode…) et que les professionnels créatifs ont constamment besoin de matériaux, les deux femmes en viennent à créer cette structure. Initialement boutique éphémère en 2010, La Réserve des Arts dispose aujourd’hui d’un immense espace à Pantin ouvert aux adhérents et amateurs et gère près de 700 tonnes de matériaux dont la finalité atteint les 90% de réemploi. 

Dans le cadre de la semaine des Rencontres professionnelles, les étudiants du master CPO ont bénéficié d’une visite guidée par Célia Coëtte, chargée des adhésions et des partenariats pour la Réserve des arts. La première impression est teintée par l’immensité du lieu divisé en de nombreuses artères définie par le matériaux : tissus, marbre, bois, plastique… L’espace occupé par l’association prend la forme d’une véritable caverne d’Ali Baba pour les acteurs de la création et déclenche un émerveillement pour l’œil, que ce soit par la grande structure installée au milieu menant à un salon rudimentaire ou par les centaines de matériaux visibles : bacs de tête de mannequins, petits carrés de mosaïques par centaine, camaïeu de planches de bois, et bien d’autres encore… 

Image représentant divers tapis de matières différentes moquette linos bâches en plastique etc.
Parmi leurs matériaux, de nombreux tapis et tissus coûteux prêts au réemploi. Credit : Estelle

Pour une éco-création solidaire

La Réserve des Arts s’inscrit dans une veine croissante dans les industries créatives : impliquer l’écologie dans les principes de création, lors de la visite, Célia Coëtte nous parle dès lors « d’éco-ception ».  Pour ce faire, l’association fonctionne avec une adhésion à petit prix, permettant aux artistes de se fournir de manière éthique et économique, permettant ainsi l’accès à de précieux matériaux à des étudiants en art ou des artistes à petit budget. La valeur de solidarité prône pour l’association qui revendique une « création circulaire et solidaire. » En plus du travail important de récupération, assainissement et re-distribution, la Réserve des Arts propose également des ateliers et formations ouverts aux professionnels comme aux amateurs afin de former à l’éco-création et aux principes d’économies circulaires. 

En somme, un cercle vertueux dans le monde du matériel culturel qui a de plus en plus d’importance dans les créations contemporaines. Célia Coëtte nous informe ainsi de l’évolution de la revendication écologique dans les grandes entreprises. Autrefois, elle fournissaient officieusement leur matériaux pour ne pas communiquer sur leur création de déchet. Aujourd’hui les lignes communicationnelles tendent à renforcer la mise en lumière de ces procédés de circuits courts écologiques. Une nouvelle façon de communiquer qui offre un espoir considérable quant à l’écologisation du domaine du culturel français.

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La Réserve des Arts représente ainsi un espace de transition écologique majeur aujourd’hui, répondant à nos problématiques de consommation dans un univers où la seconde-main trouve chaque jour de plus en plus d’adhérents.

Estelle, Fabian et Nhi, janvier 2022

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