Interview d’un chef de projet communication des ministères économiques et financiers (réseaux sociaux)

Quelles sont tes missions ?

Je suis chef de projet communication au SIRCOM, le service de communication commun au ministère des finances et comptes publics et au ministère de l’économie, de l’industrie et du numérique. Je travaille plus précisément dans le bureau chargé des partenariats et des réseaux sociaux, où nous nous occupons des comptes Facebook et Twitter des ministères regroupés sous l’appellation courante « Bercy ». Si j’aide à la conception des stratégies digitales de présence des ministères sur les réseaux sociaux, je laisse la gestion des contenus à un collègue, étant moi-même davantage centré sur les indicateurs de performance. De l’autre côté, nous aidons les autres directions et services à créer et mettre en place leur propre stratégie digitale en les accompagnant sur les réseaux sociaux. Quand nous allons couvrir des événements, par exemple pour un tweet-live, je viens en support pour prendre des photos, filmer ou monter des vidéos afin de nourrir les réseaux sociaux, les rendre plus vivants et moins austères.

La communication d’une institution ministérielle est très intéressante : à l’inverse d’une entreprise privée, un ministère n’a rien à vendre. Mais plus que d’autres, elle doit tisser un lien avec les citoyens dans une société où la défiance envers les institutions ne cesse de croître. De plus, ce poste nécessite une connaissance et une veille permanente des politiques publiques économiques et financières, politiques actuellement au centre des occupations des citoyens.

Quel est ton parcours scolaire et professionnel ?

J’ai un parcours assez atypique : après un master d’Histoire, j’ai fait plusieurs petits boulots, puis j’ai travaillé quelques années dans une boîte privée comme commercial… avant de me tourner vers la fonction publique où je suis entré par concours. Je pense passer le concours A+ l’année prochaine pour pouvoir devenir chef de bureau. Mais cela demande de la préparation…

Je suis tombé un peu par hasard dans le community management. Avant, je travaillais dans un service territorial de communication qui fut supprimé à cause d’une coupe budgétaire. Mon bureau s’est alors tourné vers les réseaux sociaux comme moyen de substitution pour pallier le lien entre les politiques publiques et les citoyens. Même si j’ai suivi des formations proposées par le ministère, j’ai surtout appris par moi-même, grâce à toute la littérature sur le web et, surtout, en pratiquant. C’est essentiel pour mon poste qui a son propre langage. Je suis obligé d’avoir des connaissances techniques qui n’étaient pas forcément demandées quand j’ai passé le concours. A moi de me mettre à niveau constamment pour pouvoir faire face aux évolutions des outils et des enjeux de la communication institutionnelle.

Qu’est-ce qui te plaît et de déplaît dans ce poste ?

Déjà, j’aime le milieu dans lequel j’évolue : les politiques économiques sont celles qui donnent les grandes directions d’un état, d’où l’importance cruciale de les porter et les expliquer aux citoyens. Je sais et je sens que mon métier a du sens, et je pense que c’est l’essentiel dans son parcours professionnel. De plus, le numérique et notamment les réseaux sociaux sont encore mal exploités par les institutions étatiques, à nous de reconnaître les nouveaux enjeux et de trouver les solutions aux problématiques inhérentes à la communication d’un ministère… c’est très stimulant ! Après, il faut savoir que la fonction publique a ses avantages et ses inconvénients. Parfois, malheureusement ce n’est pas un cliché, les procédures administratives et les hiérarchies peuvent être des freins à la réalisation de ses tâches. Mais cela n’empêche pas d’avoir un poste épanouissant.

 Un conseil pour les étudiants intéressés ?

Faites des stages, c’est ce qui vous permettra de vous trouver !

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