Ce mercredi 17 octobre, nous avons visité l’Electrolab situé au 52 rue Paul Lescop à Nanterre. Nous avons découvert un milieu, voire un monde, que l’on ne connaissait pas. Grâce à Sylvain Radix, alias « Zenos » et ses acolytes, nous sommes entrés dans une autre dimension.

L’Electrolab est un hackerspace, une association à but non lucratif qui repose sur le partage des connaissances et des savoirs dans le domaine des sciences (chimiques, biologiques) et des techniques (électriques, mécaniques). Les membres sont le coeur même de cette association, ils développent l’espace, s’entraident dans leurs projets, s’apportent des connaissances. Grâce aux différentes zones (impression 3D, couture etc…) chacun peut travailler sur différentes machines qui sont mises à disposition. Attention, par contre, certaines requièrent une autorisation spéciale car peuvent-être dangereuses voir mortelles. Ces machines sont souvent très chères (certaines valent plus de 100 K) et difficile d’accès au quotidien. Ainsi grâce à l’Electrolab, chacun peut avoir accès à ces machines et ce en illimité moyennant une adhésion mensuelle de 20€. Les entreprises comme les particuliers peuvent donc se concentrer entièrement sur la partie créative de leur projet. Le hackerspace fournit aussi du matériel pédagogique et donne des cours à de jeunes ingénieurs.

L’ElectroLab fonctionne sur le principe du recyclage, ce projet vit de fait avec seulement 10% du budget d’une structure normale grâce aux dons et à la récupération et réparation d’anciennes machines.

Mais qu’est-ce qu’un hacker et un hackerspace ?

Le mot hacker a souvent une connotation négative, on imagine facilement un geek avec son sweet à capuche cherchant à pirater les sites gouvernementaux. Tout ce qui est fait à l’Electrolab est pourtant bien légal. Notre guide Zenos a bien pris soin de nous expliquer ce qui se cachait derrière ce terme. Le hack, du verbe anglais to hack signifie détourner un objet de sa fonction première. Nous avons par exemple pu voir des poubelles IKEA basiques transformées en luminaires ou encore une machine à coudre en brodeuse. Ainsi, le hackerspace est l’endroit où se réunissent les hackers.  

“Un lieu autour d’une communauté, une communauté autour d’un lieu”

L’Electrolab voit le jour en 2009 par un groupe de passionnés, qui auparavant fréquentaient un «open space» à Vitry et travaillaient sur la thématique des véhicules électriques. Cependant, dû à un environnement de travail assez déroutant, les membres ont décidé de délocaliser le hackerspace, dans le but d’évoluer. Après quelques recherches, ils trouvent un entrepôt situé à Nanterre. Pour commencer, un petit espace de 150 m² qui trouvera un agrandissement quelques années plus tard avec le projet «V2» de 1500m² (mais quelques travaux restent encore à faire !). L’Electrolab prône une approche entrepreneuriale de l’associatif.  Pour cela, le HackerSpace sous-loue des pièces, des ateliers et collaborent avec diverses associations.

La visite guidée de l’Electrolab, un lieu rempli de trésors

14 heures, nous arrivons sur place. Nous sommes accueillis autour d’un verre de jus, de thé ou de café pour certains. Zenos nous explique tout ce que nous devons savoir à propos de l’Electrolab : sa naissance, ses activités, son fonctionnement, son évolution, ses objectifs.

Nous visitons toutes les zones du hackerspace, guidés par les explications minutieuses de Zenos : il met beaucoup de coeur dans ce qu’il raconte, nous comprenons que c’est un réel plaisir et une véritable fierté pour lui que de travailler ici. Nous apprenons qu’en huit ans d’existence, il n’y a jamais eu de vol, ce qui nous fascine car des machines impressionnantes, ce n’est pas ce qu’il manque … Nous avons l’impression d’être dans la caverne d’AliBaba.

Zenos continue la visite : nous voyons certaines entrées dont les portes sont couvertes de panneau « Attention danger de mort ». Les normes de sécurité y sont importantes car les locaux disposent de machines dangereuse et sous radioactivité. Les membres sont équipés de gants, masques et de combinaisons spéciales afin d’assurer leur sécurité. Pour pénétrer dans certaines zones il faut posséder un badge.

Dans un espace un peu à l’écart, nous sommes amusés de trouver des machines à laver, récupérées d’occasion comme tout ce qui se trouve à l’Electrolab : elles servent à laver le linge des adhérents. C’est un fonds de rentabilité qui va directement dans les caisses du hackerspace.

De retour dans la salle commune où nous avons été accueillis, un membre de l’entreprise « Connect Your Machine » installée à l’Electrolab depuis deux ans, nous partage les raisons qui l’a poussée à venir : la start-up considère que ce lieu est un « super terrain de jeu pour l’expérimentation, un endroit qui favorise l’émulation ».

Enfin, pour clôturer cette journée de découvertes, on nous a initiés à un atelier de « e-couture ». Nous avons cousu des leds sur du tissu, avec du fil conducteur. Si c’était une rude épreuve pour certains d’entre nous, pour d’autres aux doigts de fées, c’était un jeu d’enfants.

Merci à l’Electrolab et ses membres pour cet accueil qui nous a permis de vivre une expérience inédite !

Retrouvez nos supers photos de la journée ci dessous :

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