Plongez dans le futur avec l’exposition « Jusqu’ici tout va bien ? » au Centquatre-Paris, dans le 19ème arrondissement, jusqu’au 9 février 2020 ; dans le cadre de la Biennale des arts numériques Némo. 

Une poutre qui craque, un robot qui chante, une ville abandonnée et un message fort : « Jusqu’ici, tout va bien ». Et si, le temps d’un instant, nous nous mettions dans la peau d’une intelligence artificielle qui regarde les vestiges d’une société humaine disparue ? C’est le pari audacieux que nous propose de relever le Centquatre-Paris.

Depuis le 12 octobre 2019, l’espace du Centquatre a été réaménagé afin de proposer au visiteur une expérience des plus déroutante : plonger dans un univers artistique post-apocalyptique. Car l’espèce humaine s’est éteinte en 2019.

Archéologie d’un monde numérique

Cette année le Centquatre nous propose donc d’être les acteurs contemplatifs d’une néo-nature technologique ayant repris ses droits. De créatures transhumanistes, d’une ville en décomposition et de toutes sortes de témoignages de l’espèce humaine moderne. En somme, l’état de l’art à l’âge des nouvelles technologies.

En circulant dans la pièce, on trouve un brin d’humour, un soupçon de sarcasme et la critique d’une époque perdue. Mais également l’image cruelle de notre société consumériste, et une admiration pour les êtres qui feront l’archéologie de ce monde post-humain.

Salle après salle, nous sommes plongés dans cet univers d’art contemporain et de robotique, mettant en scène les vestiges d’une époque angoissée. « Que laisserons-nous derrière nous ? », chuchote notre esprit. Quelles images, quelles traces et quel héritage laisserons-nous ? Cette exposition nous interroge sur notre être, mais surtout sur notre société. 

L’exposition aborde également d’autres craintes. Serons-nous remplacés un jour par les robots que nous créons aujourd’hui ? Nous réveillerons-nous à temps pour sauver l’espace vital qu’est pour nous la Terre ?

«Dès lors, ce qui était une exposition spéculative, interrogeant des futurs plus ou moins désirables, est devenue une exposition d’archéologie sur 2019. »

104.fr

Des œuvres engagées

Soudain, nous plongeons dans la pénombre la plus complète. Nous sommes dans le plus grand des ateliers de l’exposition. Nous entendons alors un son étrange, celui du duo d’une machine et d’un instrument ancien. 

En nous approchant d’avantage, nous pouvons apercevoir un autre élément de ce décor passé futuriste. Ce sont des stèles, réalisées par Timothée Chalazonitis. Elles sont éclairées par un faisceau lumineux provenant du plafond. Nous pouvons y lire : « C’est la vie », « tout ira bien », « ça va aller ». Elles nous interrogent sur la richesse de notre communication actuelle. Dans le même temps, elles se veulent être le « Cimetière du réconfort ».

Plus loin, tels des hiéroglyphes modernes, une multitude de pouces levés est gravé à même la pierre. Fenêtre rapide et virtuel de notre époque. Ce sont les fameux pouces Facebook. Ces derniers étaient utilisés pour liker des contenus sur les réseaux sociaux, alors seuls outils dont se servaient les hommes de 2019.

Les œuvres du Centquatre nous titillent et nous charrient. Ce parcours artistique diversifié et agité, essaie de refléter le chaos existant déjà dans notre monde, par le biais de différents supports sonores, immersifs, et vidéos. 

« Si les artistes et les scientifiques posent les bonnes questions, les designers et les politiques trouveront la meilleure réponse ».

Gilles Alvarez, directeur artistique de la Biennale NEMO

Revue de presse

12/09/2019 : Tourisme 93 « L’exposition est conçue comme une fiction. » https://www.tourisme93.com/document.php?pagendx=815&engine_zoom=FMAIDFC930030314

14/10/2019 : Art press « Une capsule temporelle que l’on n’aurait jamais pris le temps d’ensevelir. » https://www.artpress.com/2019/10/14/jusquici-tout-va-bien-archeologies-dun-monde-numerique/

01/02/2020 : Que faire. Paris « une exposition d’archéologie sur 2019, quand tout s’est arrêté pour les homo sapiens… » https://quefaire.paris.fr/89223/jusqu-ici-tout-va-bien-archeologies-d-un-monde-numerique

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Claire-Ange & Lisa, Janvier 2020