Editorial de Lionel Barbe, MCF en Info Com à l’université Paris Nanterre. Il est aussi co-responsable du parcours Communication et Promotion des Organisations (CPO, pour les intimes) du Master Humanités et Industries Créatives (HIC pour les intimes).
Décidemment, 2020 ne ressemblera à aucune autre année : débutée sous le signe du Coronavirus, elle s’y achève également, après un court répit estival. Pour nos étudiants et nos enseignants, c’est un véritable casse tête permanent auquel il faut faire face au grès de l’évolution constante des mesures sanitaires que chacun s’efforce d’interpréter sur le terrain de la façon la plus précise possible. Effectifs de classe divisés par deux, cas symptomatiques et cas contacts, fermeture du parcours pendant une semaine, rien ne nous aura été épargné dans cette crise qui n’en finit plus. Cependant, pour nous enseignants, il ne s’agit que d’efforts d’adaptation afin que tout se passe le mieux possible. Mais pour nos étudiants, et pour les jeunes en général ce début des années 2020 s’annonce pour le moins morose. A la crise sanitaire s’ajoute inexorablement une crise conjoncturelle du marché de l’emploi qui s’ajoute elle même à une crise structurelle qui dure depuis les années 1990. A ces dimensions professionnelles, s’ajoute celle du couvre feu, qui touche prioritairement les jeunes, pourtant si friands de relations humaines, malheureux et involontaires vecteurs d’un virus dont ils ne craignent pas grand chose pour eux mêmes mais qui déciment les générations précédentes, particulièrement les plus âgés.
Il n’en faudrait pas plus pour broyer du noir
Mais, car il y a toujours un mais, tout n’est pas si négatif en ces temps difficiles. D’abord, il est toujours bon de le rappeler, nous ne sommes pas en guerre, nous ne mourrons pas de froid comme dans les tranchées de 14-18, ni de faim comme pendant l’occupation de 39-45. Les temps sont durs, certes, mais nos démocraties sont robustes, nos institutions fonctionnent correctement, et surtout pour nos étudiants et tous les jeunes, nous pouvons continuer à apprendre, à nous former, à nous distraire presque normalement principalement grace aux TICs.
Internet, réseaux bancal sur lequel aucune de nos élites n’avait parié dans les années 80, préférant développer le Minitel, est désormais au cœur d’une révolution mondiale des pratiques à distance qui ne cesse de s’étendre, encore plus rapidement sous la pression du coronavirus. Dans nos formations, cela fait déjà longtemps que nous utilisons ces technologies pour l’apprentissage, mais nous constatons une accélération sans précédent de leurs usages. Tchats en ligne, modules d’enseignement à distance sur Moodle, apprentissage avec des outils collaboratifs comme les Wikis et les blogs, nous n’avons pas attendu la crise du Coronavirus pour passer dans l’e-learning et la pédagogie 2.0 pour reprendre des termes désormais en vogue.
Des étudiants de mieux en mieux armés
Dans le parcours Communication & Promotion des Organisations, l’adaptation à cette situation nouvelle s’est faite sans grands heurts avec des enseignants toujours prêts à expérimenter de nouveaux outils, et je les en remercie. Pour nos étudiants, il s’agit aussi d’expérimenter des compétences qui leur seront utiles dans leurs futurs métiers et nous les y préparons encore plus et encore mieux qu’avant la crise. Ce parcours a été créé pour former de futurs communiquants en environnement numérique, et son programme semble plus pertinent que jamais dans le contexte actuel. Ces dernières années, nous avons eu plaisir à voir beaucoup de nos étudiants parvenir à leurs aspirations professionnelles. Nous restons confiants pour la suite. La crise passera, et nos étudiants seront bien équipés et bien préparés pour de beaux et longs parcours dans les domaines qui leur conviendront le mieux.
Je vous souhaite, toutes et tous, une excellente année, à travailler, à rêver, à faire la fête, car nous ne sommes que des êtres humains, après tout !
Lionel Barbe, septembre 2020