Mercredi 5 janvier avait lieu la Journée d’étude organisée par le Master Humanités et Industries Créatives CPO. Le thème : comment le numérique révolutionne-t-il les industries créatives ? Retour sur divers parcours professionnels des industries créatives.

Introduit par le responsable du Master global, Pierre Hyppolite, la journée d’étude des Master 1 s’est déroulée exclusivement en ligne sur Zoom avec un panorama d’invité.e.s qui a répondu à toutes les questions des étudiant.e.s, instigateurs.trices de cette journée ! La matinée était marquée par un programme transversal des quatre parcours du Master.
Une matinée cinématographique

Les étudiant.e.s en communication ont accueilli, pour leur part, Romain Besnard (membre associé du premier cinéma coopératif de France), alumni CPO, qui est actuellement chargé de communication du Club de l’Etoile, une salle de cinéma peu commune spécialisée dans l’événementiel. Il est notamment revenu sur la mutation qu’a subi le monde du cinéma depuis la crise COVID qui a su se réinventer au travers une dimension transmédia de ses contenus audiovisuels. L’apport des réseaux sociaux, de nouveaux médias (Twitch, Tik Tok, Discord), la mise en avant des communautés de streamers, et surtout de nouveaux outils (Beem) : du BtoB au BtoC, tout est fait pour que l’événementiel au cinéma soit une expérience réellement immersive sur la toile ! Une intervention animée par Jeanne Maisonneuve et Fabian Kastl.
Une après-midi créative
Présidée par Evelyne Jardin, co-responsable du Master Communication, cette après-midi s’est annoncée par une brève présentation de son contenu par les étudiant.e.s du parcours.
Des bédéistes Insta-solites
C’est une conférence autour de la bande dessinée numérique qui a réuni deux artistes françaises autour de la question : comment la BD dématérialisée à changé votre façon de travailler ? Une intervention animée par Estelle Montcouquiol.


Clémentine Mellier, alias Cloum, et Caroline Nasica alias Caro et les Zinzins ont pris la parole lors de cette journée d’étude pour se confier sur leur travail BDesque sur Instagram ! La tyrannie du like, les stratégies d’acquisition, l’algorithme, la censure, le feed, le format.. tant de questions auxquelles ont répondu les deux bédéistes qui se sont prêtées au jeu.
Pour Caroline, Instagram est une « vitrine » et « le papier [est un] aboutissement de la vitrine”. Toutefois, le réseau social lui octroie une communauté et lui a permis de développer une relation autrice-public forte. Une révolution, qui l’a faite accéder au monde de l’auto-financement ou financement participatif, où son public sur Instagram, converti en fan puis en contributeur a co-participé à la création du tome physique de sa première BD.
Pour Clémentine, le numérique, c’est avant tout la dimension instantanée qu’elle entretient avec sa communauté. Forte de créativité, elle co-écrit son histoire au fur et à mesure avec ses abonnés, qu’elle fait voter sur Instagram durant deux « tours du monde ». Tout comme son homologue, c’est grâce au financement participatif qu’elle publie les deux tomes de sa BD. Appréciant sincèrement être aux manettes sur toute la chaîne de production du projet, elle dit vouloir rendre à l’auteur.trice sa légitimité et une rémunération plus juste.
Instagram est un média et un medium puissant doté de contraintes , raconter des histoires devient plus complexe et à la fois plus accessible. L’ancien monde de la bande dessinée a donc du soucis à se faire, car de nouveaux auteurs et de nouvelles autrices arrivent pour bousculer le monde de (l’auto)-édition pour remettre au cœur du processus de production : l’artiste !
Une musique Insta-sensuelle

Gabrielle, alias Bad Biche, dernière intervenante de cette après-midi riche en débat, a, quant à elle, partagée son univers avec les étudiant.e.s en expliquant comment communiquer son travail via Instagram ? Un échange animé par Tedd Minyem.
Autrice, compositrice, interprète et même directrice artistique, Bad Biche est une artiste complète. Influencée par la musique noire américaine, c’est une explosion de genres que l’on peut distinguer en écoutant la musique de l’artiste. Jazz, Soul RNB… Bad Biche a beaucoup voyagé (Mexique et Canada) et ses influences marquent sa pâte. L’artiste confie qu’elle est sa propre productrice-manager-community manager-attaché de presse…; tant de casquettes qui font d’elle sa propre communicante. Elle explique aux étudiant.e.s qu’Instagram est son média de référence pour communiquer avec son public et confie que le court black-out du réseau, il y a quelques mois, l’a amené à repensé l’existence de son identité numérique. Un média audiovisuel permettant la diffusion d’extraits de musiques, de multimédia, d’images afin de promouvoir son univers esthétique sensuel et sensoriel.
Le Levis Music Project a d’ailleurs été un tremplin, c’est le cas de le dire. Booska-P, média d’influence urbaine l’a remarqué grâce à Instagram et lui a permis de participer au projet. Même si elle est arrivée deuxième lors de la compétition, l’artiste a été repéré par Warner, producteur du projet. La retombée médiatique se trouve donc positive pour Bad Biche qui prépare plusieurs projets en cours.
Faïza, janvier 2022