La promotion du livre numérique à l’ère des réseaux sociaux avec Célia Bounabi

Les livres numériques sont de plus en plus populaires et accessibles, cependant la promotion de ces livres reste un enjeu majeur pour les éditeurs et les auteurs. Il est évident qu’aujourd’hui, les réseaux sociaux ont un rôle clé à jouer dans la promotion de ce support. Célia Bounabi, chargée de promotion du livre numérique pour le groupe Bayard nous a fait l’honneur de participer ce 11 janvier à la journée d’étude du M1 Humanités et Industries Créatives, au sein du panel « Les clubs littéraires 2.0″organisé par nos collègues de l’option CORED (Conception et Rédaction Editoriales).

Photo de Célia Bounabi
Célia Bounabi via Linkedin

Diplômée d’un master en commercialisation du livre spécialisé dans l’édition, Célia Bounabi est actuellement chargée de promotion du livre numérique chez BAYARD EDITIONS.

Les réseaux sociaux, un outil efficace pour la promotion des livres numériques

Les réseaux sociaux tels que Facebook, Twitter, Instagram et TikTok sont des outils précieux pour promouvoir les livres numériques. Les auteurs et les éditeurs peuvent y publier des extraits de leurs livres, des critiques de lecteurs et des informations sur les prochaines sorties par exemple. De plus, les auteurs peuvent se servir des réseaux sociaux afin d’organiser des séances de questions-réponses en direct et des concours pour inciter les lecteurs à acheter leur livre, tout cela permet de créer une interaction entre l’auteur et ses lecteurs, et par conséquent une augmentation des ventes qui peut parfois être considérable.

Célia Bounabi explique. « Notre but est de toucher des publics de plus en plus larges à travers des concours, posts, story, etc.. Il existe une véritable convivialité au sein d’une communauté sur les réseaux sociaux, généralement elle est incarnée par le CM (community manager) qui est là pour animer, partager l’actualité et échanger avec le public ».

Chacun des réseaux sociaux mentionnés précédemment a sa propre communauté et sa propre manière de communiquer. Il est donc important de comprendre les différentes plateformes pour pouvoir communiquer efficacement avec les lecteurs potentiels. Pour expliquer ce raisonnement, Célia Bounabi prend l’exemple du genre de l’épouvante qui possède une communauté très active et autonome sur Facebook. « Dans ce cas, nous employons une stratégie de communication différente par le biais de concours, d’anecdotes et d’infos supplémentaires plus textuelles. » En effet, les publications sur Facebook peuvent être plus longues et les groupes de discussion sont un excellent moyen de se connecter avec un public ciblé.

Pour ce qui est des autres réseaux : « Sur Instagram, nous essayons de proposer un contenu plus sérieux à l’aide de trailers, visuels et informations.. ce qui est complètement différent de Tik Tok, qui possède des utilisateurs plus jeunes. Nous proposons donc un contenu un peu plus souple, moins académique et plus rapide par le biais de challenges, trends à reproduire qui permet au livre de s’y épanouir plus vite. »

L’influence des réseaux sociaux sur les ventes et le phénomène #BookTok

La clé de la réussite de la promotion d’un livre sur les réseaux sociaux est de savoir utiliser les différentes fonctionnalités de ces plateformes afin de créer un buzz autour de l’ouvrage. Les auteurs peuvent par exemple utiliser Twitter pour partager des extraits de leur livre, ou utiliser Instagram pour publier des photos et des vidéos liées à l’univers de leur roman. La promotion d’un livre sur les réseaux sociaux peut également permettre aux auteurs et éditeurs d’optimiser les ventes de leur livre en ciblant efficacement les consommateurs potentiels. En utilisant les outils de publicité sur les réseaux sociaux, ils peuvent cibler les utilisateurs qui ont des intérêts similaires à ceux de leur livre, et ainsi augmenter les chances de vendre leur ouvrage. S’ils sont bien utilisés, ils peuvent augmenter les ventes de façon imprévisible. Pour souligner tout cela, notre invitée prend l’exemple de la célèbre BD jeunesse Mortelle Adèle créée par Antoine Dole qui a vu ses ventes sensiblement augmenter grâce au buzz qu’elle a pu provoquer sur les réseaux sociaux.

Le célèbre réseau social TikTok compte près de 15 millions d’utilisateurs actifs chaque mois en France. Il est donc indéniable que ce réseau en constante évolution est devenu un outil clé pour la promotion de livres papiers et numériques. Il est devenu un moyen efficace pour les éditeurs et auteurs de se connecter avec un public cible en publiant des vidéos courtes amusantes et créatives pour promouvoir leurs livres. L’origine de cet engouement pour la promotion littéraire par le biais de ce réseau vient d’une sous-communauté de l’application TikTok formée tout d’abord aux Etats-Unis puis chez nous plus récemment qui se concentre sur la littérature nommée tout simplement #BookTok. Les utilisateurs de BookTok qui sont majoritairement des amateurs partagent des vidéos liées à la littérature, comme des extraits de livres, des critiques de livres et des conseils de lecture. Les utilisateurs de BookTok utilisent également des hashtags pour se connecter avec d’autres amoureux de la lecture et pour y découvrir de nouveaux livres. C’est une communauté en ligne ouverte aux amoureux de la lecture de tous les horizons, pour échanger des avis, des critiques et des idées de lectures.

Un exemple de #BookTok dynamisant les ventes aux Etats-Unis est le succès considérable que l’autrice américaine Colleen Hoover a connu en 2022. Avant que Booktok ne devienne populaire en 2020, Hoover n’avait vendu que 237 000 exemplaires de l’ensemble de ses livres. En août 2022, Hoover a vendu 2,3 millions d’exemplaires, soit plus que la vente annuelle de bibles dans le pays de l’oncle Sam.

Comme nous avons pu le voir, les réseaux sociaux sont très important lors de la communication autour d’un livre, au point qu’ils en sont presque devenus indispensables. « Ils peuvent grandement augmenter les ventes, c’est très imprévisible. Nous faisons toujours attention à la présence de l’auteur sur les Réseaux sociaux car il y a une vraie plus value. On ne ne demande pas forcément à l’auteur d’être très présent mais c’est toujours mieux et même plus agréable pour lui de pouvoir communiquer facilement avec son lectorat. »

Pour en savoir plus sur le livre numérique, n’hésitez par aller consulter ces articles en lien avec le sujet :

https://comhumanitesnanterre.wordpress.com/2023/01/26/le-livre-numerique-avec-alicia-haro-une-revolution-de-la-lecture/

https://comhumanitesnanterre.wordpress.com/2023/01/26/le-destin-de-delinda-dane-ou-comment-les-plateformes-decritures-revolutionnent-ledition/

https://comhumanitesnanterre.wordpress.com/2023/01/27/les-plateformes-decriture-numeriques-une-mine-dor-pour-les-maisons-dedition-histoire-et-evolution-des-plateformes-decriture-2-0/

Malcolm D’esposito, jeudi 26 janvier 2023

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *