Thierry Jacquin, est actuellement directeur commercial et marketing au sein de l’entreprise « Pim’s”. L’objectif de cette entreprise est le développement d’un logiciel SaaS (software as a service) pour piloter l’activité commerciale des entreprises de l’écosystème culturel. Il occupe ce poste depuis cinq ans.
Après un bac économique, il fait un DUT en marketing puis un DEA d’histoire spécialisé en histoire économique. En parallèle, il travaille comme journaliste pigiste pour France Info, Inter, et Europe 2. Il poursuit sa carrière dans la production de concerts.
Par la suite, il entame une carrière dans la distribution spécialisée à la Fnac, où il était responsable du département musique. Il continue dans ce domaine chez le concurrent de la Fnac, Cultura. Dans les années 2010, il change de milieu. Il est contacté par l’entreprise Klépierre, une foncière de centres commerciaux, pour développer la business unit «speciality leasing ». Il y reste une dizaine d’années avant de revenir au milieu culturel. Il rejoint Pims, d’abord en tant que client, puis pour accélérer son développement. Passionné de musique, Thierry Jacquin, n’a jamais activement cherché à travailler dans ce domaine, mais les opportunités se sont présentées à lui grâce à des rencontres. Néanmoins il a un amour immodéré pour la musique.
Son expérience dans les centres commerciaux au sein de l’entreprise Klepierre, lui a permis de développer des compétences spécifiques comme l’analyse et la mise en place de processus rapides et efficaces. Sa méthodologie repose sur une analyse rigoureuse en amont, suivie d’une phase de production rapide. Il identifie les principaux défis de l’industrie culturelle comme la nécessité de faire « sa révolution » en admettant qu’il n’est pas vulgaire de gagner de l’argent tout en étant très exigeant sur sa réalisation et sur le message qu’on veut transmettre. Il précise également qu’on peut faire quelque chose de populaire sans que cela soit bas de gamme.
Pour engager le public à voir des spectacles vivants, il souligne l’importance de l’émotion du live et de la segmentation de la communication. Il observe des différences de consommation culturelle entre les générations et conseille aux nouveaux venus dans l’industrie culturelle de privilégier l’analyse et les contacts humains.
Il anticipe une évolution des pratiques culturelles vers des événements massifs qui feront appel au son, à la lumière… avec des portes drapeaux iconiques mondiaux. Depuis la crise du covid, il note une individualisation des pratiques culturelles et des pratiques de plus en plus provoquée par l’individu, le spectateur lui-même. De plus, il met l’accent sur les difficultés économiques à venir dans ce milieu. Pour lui, il est essentiel d’admettre que les financements publics vont se tarir et qu’il est nécessaire de penser autrement le fait culturel au risque de disparaître. La dépendance aux aides publiques est à la fois une force et une faiblesse, il faut manager avec tout ça.
Anna Jacquin, Janvier 2025